Le Grand Orient du Québec vous souhaite la bienvenue.
La franc-maçonnerie au Québec suscite la curiosité et le fantasme. Certains romans à succès récents y sont pour quelque chose. On prête volontiers à la franc-maçonnerie des pouvoirs occultes. On parlait autrefois de « complot judéo-maçonnique », un peu comme si les francs-maçons formaient une sorte de gouvernement parallèle, dans l’ombre.
Nos revendications sont plus modestes. Au Québec, peu de gens savent que l’Hôpital Saint-Luc de Montréal a vu le jour grâce à des francs-maçons, au début du vingtième siècle. Peu de gens savent que la Ligue des Droits et Libertés a été fondée par un franc-maçon, en 1963. Cela, oui, nous le revendiquons, comme l’abolition de l’esclavage, l’instruction gratuite, la diminution de la semaine de travail ou le vote des femmes, que nos frères et soeurs de la franc-maçonnerie progressiste et adogmatiques des deux derniers siècles ont contribué à obtenir.
La franc-maçonnerie, aujourd’hui, fait face à de nombreux et redoutables défis. Face au conformisme ambiant, elle doit défendre la pratique du libre-examen, hérité des Lumières. Face à la perte de sens et de repères, elle doit préserver ses rituels et son symbolisme, fruits des efforts spirituels de plusieurs générations d’êtres éclairés. Face à un monde en transformation, elle ne doit pas se crisper sur sa tradition, mais être l’alambic des nouvelles significations sociales et spirituelles qui permettront aux hommes de demain d’être à la hauteur de tous les enjeux.
Certes, c’est là un programme ambitieux et il n’est pas dit que nous réussirons. Mais les francs-maçons n’aspirent pas au repos. À toute heure, ils doivent se rappeler la grandeur des devoirs qu’ils se sont librement imposés. Les femmes et les hommes qui viennent à nous s’ajoutent à la chaîne d’union des bonnes volontés qui, peut-être, feront une différence.