Mixité

Femmes et franc-maçonnerie

La visée d’égalité et d’universalité contenue dans la franc-maçonnerie, en tant que mouvement historique, a buté sur la question de l’admission des femmes et il en est toujours de même aujourd’hui pour une bonne part de la franc-maçonnerie mondiale. Toutes les obédiences dites régulières, affiliées à la Grande Loge d’Angleterre, refusent d’initier des femmes. Au Québec, c’est bien sûr le cas de la plus importante obédience, numériquement parlant, la Grande Loge du Québec. Les arguments avancés pour justifier cette exclusion sont touchants de désuétude. On se croirait encore à la belle époque du Jockey Club de Paris décrit par Proust dans À la recherche du temps perdu.

Les fameuses loges d’adoption qui ont existé en France à partir de la fin du dix-huitième siècle ne conféraient pas la pleine initiation maçonnique, ni un statut équivalent à celui obtenu par les hommes au sein de la confrérie. Certaines de ces loges ont néanmoins attiré des femmes illustres, provenant souvent de l’aristocratie. Vers la fin du dix-neuvième siècle, leur caractère infériorisant fut toutefois souligné et certaines femmes réclamèrent un rituel et un statut équivalent à celui conféré aux hommes.

L’admission proprement dite des femmes en franc-maçonnerie remonte à 1894, lorsque des frères du Grand Orient de France aideront une féministe connue de l’époque, Marie Deraismes, à fonder une obédience maçonnique mixte, le Droit Humain. Plus tard au vingtième siècle, la Grande Loge de France, qui refuse toujours l’admission des femmes, oeuvrera cependant à la mise sur pied d’une obédience strictement féminine, la Grande Loge féminine de France.

Comme mentionné dans notre Historique, les frères de Montcalm Nouveau Monde, la loge du GODF à Montréal, décidèrent en 1992 de quitter cette obédience afin de travailler dans un contexte de mixité.  La loge Émancipation du Grand Orient du Canada a donc initié ses premières soeurs en 1994 et la loge Les Amis Réunis, du Grand Orient du Québec, fondée en 2012, poursuit sur cette lancée.

Comme on peut le constater, l’admission des femmes en franc-maçonnerie a été, et reste, un enjeu suscitant des débats, des ruptures, mais aussi un élan visant à concrétiser l’idéal universel d’égalité et de fraternité maçonniques.

Le Grand Orient du Québec est fier du fait que la mixité soit une pierre d’angle de l’érection du temple.
 

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